un espace de rencontre
« Le 16 janvier 2020, je reçois un message : Bonjour, je suis ta grande sœur. C’est à ce moment que je comprends que mon histoire n’est pas celle qu’on m’a racontée.
J’entreprends alors des recherches sur les trafics d’enfants entre le Burundi et la Belgique de 1993 à 1998 et prend conscience de l’ampleur de la situation, et du fait que je ne suis pas un cas isolé. Cela se confirmera avec la rencontre que je ferais avec le journaliste reporter Alain Lallemand, qui a couvert ces sujets dans les années 1990, et qui m’expliquera tous les tenants et les aboutissants du trafic dont j’ai fait l’objet.
J’ai alors décidé d’imaginer avec mon équipe artistique un espace d’exposition qui questionne l’adoption transnationale, l’arrachement identitaire et l’histoire collective qui lie nos territoires, où se mêlent l’intime et le politique. Un parcours de capsules vidéo, de documents d’archives, de photos, d’écrits, rendu vivant par des conversations inclusives ou en non-mixité qui rappelle que l’exposition « marche » dans les pas des visiteur·euses. C’est le lieu du partager pour conscientiser, du créer pour rassembler, du raconter pour réparer. D’Un retour au Burundi, possiblement. »
Dans cet espace, sous titré Un Retour les spectateur.rice.s ont le loisir d’être au cœur même de la recherche intime devenue artistique. C’est un espace où les spectacteur.rice.s traversent le processus de Consolate grâce à des capsules documentaires (vidéo/son), des photos, des écrits, mais aussi un endroit de rencontres et de débats. Ici Conslate ne raconte plus, elle échange.
La quête identitaire devient alors une action sociale, et intègre le public en tant qu’acteur. L’espace des rencontres apparait comme un lieu où la recherche continue grâce aux discussions, aux débats. Le public peut bien sûr être simplement présent et découvrir les différentes oeuvres nées du processus de recherche.
Le moment de rencontre est construit comme un temps convivial, où une place toute particulière est donnée aux personnes concernées, leur donnant ainsi un espace d’expression bienveillant dans lequel il est possible d’échanger sur les sujets de l’adoption transnationale et de l’histoire collective qui lie le Burundi et la Belgique.
Distribution
Conception, écriture, dessins et jeu
Consolate Sipérius
Vidéo-documentaire
Gaspard Audouin
Création sonore
Gaspard Dadelson
Scénographie
Micha Morasse
Pédagogie - Recherche liées au Burundi
Annabelle Giudice
Photographie
Mathis Bois
Mixage
Jean-Noël Boissé