Les tempêtes ne sont pas toutes là pour perturber ta vie,
certaines viennent dégager ton chemin ( Paulo Coelho)
Un Nouveau Monde
Que nous évoque collectivement Le Nouveau Monde ?
Christophe Colomb ? Un endroit où les choses sont meilleures ? Le bonheur ? 
La découverte ? Une lumière qui promet de meilleurs lendemains ? Un horizon dégagé ? 
Mouscron était certainement ce nouveau monde où la promesse d’une vie meilleure était évidente. 
Mais ce nouveau monde ne se trouvait pas dans mon quartier,
Mais à la Coquinie,
L’autre quartier de la ville. 
Là, ça regorge de fraîcheur. Il y a des arbres fleuris, de longues allées aux larges trottoirs. Les maisons sont grandes. 
Elles touchent le ciel.
Elles sont entourées de jardins colorés où les enfants courent, crient. 
Mais c’est pour jouer.
Ils s’arrosent d’eau avec des pistolets en plastique. Les adultes lisent des livres. Se parlent. 
La Coquinie, c’était le quartier de Julie, Manon, Charlotte, Coco. Mes copines. Les poulettes. Toutes ressemblantes les unes aux autres.   
C’était ça le nouveau monde.
Mon nouveau monde à moi n’avait rien de la Coquinie. 
Des maisons ouvrières, étroites, en rangs d’oignons. 
Le ciel a le teint gris. 
Longtemps considéré comme un des quartiers le plus défavorisé de la ville de Mouscron, ville dite ZONING.
J’ai été adoptée dans le quartier du nom Le Nouveau Monde, à 1h23 de Bruxelles.
Quand j’ai franchi pour la première fois la porte de la maison numéro 355, 
j’ai senti la menace, le danger me caresser le visage.
Il s’agit dans cette nouvelle création de questionner ce qu’est l’adoption et le fantasme véhiculé à travers l’acte d’adopter, de la couleur de l’adoption, de son contexte, de son territoire.