- solo conference dansée
Life is not useful (or it is what it is) / La vie n’est pas utile (ou c’est comme ça) (Création - novembre 2023)
À la recherche d’un éclairage philosophique et chorégraphique sur le merveilleux, Bruno Freire rencontre les paroles d’Ailton Krenak, l’une des voix politiques les plus importantes du Brésil contemporain, membre récent de l’Académie brésilienne des lettres, professeur honoris causa dans deux universités différentes, militant indigène et philosophe brésilien. Sa publication « La vie n’est pas utile », une critique de la société urbaine contemporaine, est le point de départ de cette leçon dansée. Krenak affirme que « la vie est une expérience d’émerveillement ». Cette phrase ne cesse de hanter l’esprit de Freire, devenant son mantra. Dans ce spectacle, le chorégraphe relit et interprète les textes de Krenak pour les comprendre en profondeur, tandis que son corps bouge en suivant le son et le sens des mots comme s’il s’agissait de partitions musicales, invitant le public à les écouter et à y réfléchir ensemble.
concept, chorégraphie et performance Bruno Freire (BR/BE) basée sur les textes de Ailton Krenak
design son Tomas Monteiro (BR)
assistanat Manon Santkin (BE) et Robson Ledesma (BE/BR)
design lumière Laura Salerno
Provocations Cristian Duarte (BR), Ana Teixeira (BR)
Regard dramaturgique et adaptation texte Roz Whytes (anglais), Anna Czapski (français)
La vie n’est pas utile (ou c’est comme ça) et Matamatá forment un diptyque.
Ce diptyque est la production de deux œuvres chorégraphiques qui se complètent et se complexifient, comme deux images photographiques mises l’une à côté de l’autre. Diptyque est un projet composé d’une pièce chorégraphique pour trois interprètes et un solo conférence dansée. C’est le déploiement de la recherche infinie de Bruno vers et autour du merveilleux.
Face au zeitgeist de notre époque, la catastrophe climatique, la mort imminente de la plus grande forêt tropicale de la planète, je me questionne en tant qu’artiste chorégraphique : Est-ce qu’on sera capable de reboiser/replanter, devenir forêt avec nos corps et nos villes, comment allons-nous chercher de la joie et du plaisir et ne pas tomber dans l’angoisse mélancolique et éco-climatique ? Comment faire une danse pour « retarder la fin d’un monde » ?
Nous partons de fabulations corporelles pour faire danser les pensées des spectateur·rices.
- laboratoire / workshop
Reflorestar-Reboiser-Rewild
Ce laboratoire dansé est une brève collection de pratiques somatiques qui veulent nous aider à re-regarder les arbres, les parcs, le peu de forêt qui nous entoure, à travers le mouvement. Écouter les sons des machines urbaines, des eaux, des oiseaux, des arbres, des plantes, la pollution sonore et la biosphère qui nous entoure, ici à Bruxelles. Faire une danse avec ou pour les arbres, sous ou pour la pluie. Douter de l’utilité de nos gestes, de là où nous posons notre attention. Expérimenter une autre temporalité à travers la marche, la danse et à travers nos rêves. Rêver de faire une danse. Suivant la convocation faite par Eliane Brum de « s’amazoniser », dans son dernier livre Banzeiro òkòtô ; Bruno Freire nous invite à marcher avec cette question, là où sommes-nous, pour commencer à reboiser nos perceptions. Pour rappeler que même s’il n’est pas possible de devenir l’Amazonie d’ici, nous pouvons essayer de ré-ensauvager/reboiser nos corps, nos pensées et notre perception.